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La thérapie de Lilith
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Journal de la mort 2

Journal de la mort 2

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CHAPITRE 1 :

Le mur ne cesse de l’intriguer. Elle en revient toujours à lui. Debout face à ce gigantesque monument d’acier, sa silhouette n’en paraît que plus minuscule. Tout en scrutant les fissures infimes qui se forment elle mâchouille ses nattes rousses poussiéreuses, signe d’une profonde perplexité. Du haut de ses 5 ans elle ne comprend pas pourquoi il a fallu construire une telle monstruosité à travers ses ruelles silencieuses. Sa mère lui a expliqué que de méchantes créatures vivaient là autrefois. Mais pour la rassurer elle a prétendu qu’elles étaient mortes depuis des lustres. Bien sûr le manque d’assurance dans sa voix n’est pas passée inaperçu. Pourtant l’enfant n’a rien ajouté. Et à présent elle délaisse sa poupée de chiffon pour retourner l’observer de plus près. Elle fait quelque pas vers la droite. Puis s’en retourne plutôt vers la gauche. Quelque chose l’attire par là. Une petite porte. En bois. Vermoule, mangée par les mites et les vers. Elle ne paye pas de mine pourtant la fillette ressent parfaitement la magie qui se dégage d’elle. C’est une magie ancienne, puissante et … maléfique peut-être ? Elle n’en est pas sûre du haut de ses 5 années d’existence. Il lui faudrait plus de temps pour interroger son cœur, mais sa mère vient de s’apercevoir qu’elle s’est éloignée. Trop à son goût. Aussi elle l’arrache à son inspection avant qu’elle n’ait eu le temps de comprendre.

****

Il ne sait pas pour quelles raisons elle a accepté de le suivre après ce qu’elle vient de voir. Pourtant elle est bien là, il sent sa main gelée dans la sienne encore plus glacée. Il entend son souffle s’accélérer à mesure qu’il l’entraîne plus loin dans les bas-fonds de la ville. Une buée fantomatique sort à intervalle régulier de ses lèvres pâlies par le froid.

Elle ne saurait plus revenir à la surface à présent. Trop de souterrains, de sous-sols formant des labyrinthes incessants. Elle ressent un certain effroi à dépendre entièrement de cet être étrange et incroyablement puissant, pourtant elle continu de s’accrocher à sa main. Parce qu’en croisant son regard, là-bas, dans la ruelle, alors qu’il était en train de se nourrir au-dessus d’un corps à l’agonie, elle avait ressenti pour la première fois un sentiment de plénitude. Une entière et totale plénitude.

C’est son regard qui l’a entièrement conquis. Un seul regard. Et il l’entraine maintenant derrière lui. Alors que ses semblables ne représentent à ses yeux qu’une nourriture facile et nourrissante, voilà qu’il désire voir ses yeux s’émerveiller devant la magnificence de la Cour des Miracles. Infestée aux regards des humains de voleurs, mendiants et putains, la réalité est quelque peu différente. Car d’autres créatures côtoient la lie de la société humaine.

Un énième sous-sols. Un mur immense qui ne semble pas avoir de fin. Puis les voici face à une porte en bois vermoulue. Porte dont elle n’a jamais oublié l’existence…. Elle la connait depuis qu’elle est enfant. Son souvenir l’a poursuivie durant toute sa jeune vie. Mais déjà il frappe trois petits coups secs, immédiatement suivit d’un sifflement aigu. La porte s’ouvre aussitôt. Laissant la place à une incroyable femme. Elle n’en croit pas ses yeux, et c’est un plaisir pour lui d’observer son regard s’agrandir par l’émerveillement. Car Isnoa est en effet une Elfe sublime. Ses longs cheveux dorés encadrent un visage ovale dans lequel se perdent deux magnifiques émeraudes. Sa bouche souriant en permanence est le reflet même de son caractère : ferme mais joyeux.

Isnoa sourit à la nouvelle venue. Son étonnement à voir une humaine pénétrer en ces lieux ne transparaît aucunement. Ce n’est pas son affaire. Elle est ici pour veiller sur l’entrée. Or, son compagnon est respecté par ici, il est le seul maître de son jugement, et ce n’est pas à elle de remettre en cause sa compagnie. Même si celle-ci ne devait pas ressortir de ces lieux. Un bref hochement de tête pour signifier que tout est sous contrôle. Et les voilà à l’intérieur de la Ville Maudite. Pour la plupart des hommes elle est le souvenir d’un passé immonde et inquiétant. Reflet d’erreurs insurmontables qui les ont conduits à leur ruine et à l’avènement d’un ordre nouveau. Ils ont presque tous oubliés ce passé. Préférant, après avoir parqué les quelques survivants parmi les monstruosités naissantes, recommencer un peu plus loin les mêmes fautes que leurs aïeux. Et c’est dans cette vieille ville qu’il la conduit. Tout comme les humains, les monstres avaient évolués. Jusqu’à former une société comprenant l’élite et la lie. C’était cela la Cour des Miracles. Une société de monstres et d’humains moins aveugles que leurs semblables. Une société dont elle ignorait toutes les règles et une ville qui risquait de devenir son tombeau. Mais pourquoi l’emmène-t-il ici ? A-t-il perdu toute raison ?

Elle se rapproche soudain de lui. Au point qu’il sent la chaleur de son corps toute proche. Au point d’affoler tous ses sens…. Et de lui faire oublier ses doutes. Peu importe qui elle est et qui il est. Seul compte son désir : tenir son corps contre lui, pouvoir embrasser sa bouche encore jeune, et entendre sa respiration de plus en plus rapide alors que ses mains prendront possession d’elle. Morgan sourit. Elle n’ignore rien des envies de son étrange compagnon. Et c’est pour cette raison qu’elle s’est rapprochée de lui lorsqu’il a commencé à s’interroger sur le bien-fondé de sa présence ici. Elle aussi a envie de lui. Peu lui importe que ce ne soit pas raisonnable. Peu lui importe que ce soit contre nature. Elle refuse de retourner là-bas avant d’avoir goûté au corps de l’étranger !

De nouveaux des ruelles étroites. Plus sombres que de l’autre côté du mur. Et interminables qui plus est pour ses deux êtres désireux de ne faire plus qu’un. Il a compris qu’il n’aurait aucune difficulté à lui faire l’amour. Pour lui, dont chaque sentiment est exacerbé, l’envie grandissante de la jeune humaine ne peut être ignoré. D’autant plus que son désir bat à l’unisson du sien.

Ils parviennent enfin à ses quartiers. La nuit ne permet pas de distinguer ce qui l’entoure mais il a ralenti ce qui signifie qu’elle pourra bientôt se serrer dans ses bras. Un léger sourire flotte sur ses lèvres à cette perspective. Sa main s’agrippe un peu plus à la sienne. Ses prunelles semblent s’illuminer à mesure qu’ils s’approchent de sa demeure. C’est un véritable plaisir que de la contempler ainsi sans même qu’elle ne s’en aperçoive. Ils franchissent la porte, puis les trois étages de la maison en quelques minutes à peine. La chambre est aussi noire que le reste de l’habitation, presque autant que la ville toute entière d’ailleurs. Il la plaque contre le mur. Ses lèvres sont à portée pourtant il fait durer le plaisir. Il se contente de jouer avec leurs deux corps, effleurant à peine sa poitrine, puis glissant lentement sa main sur sa cuisse avant de l’ôter à nouveau pour mieux la glisser dans ses longs cheveux roux. Mais très vite ses doigts glissent vers son visage, se posent sur ses lèvres offertes, descendent le long de son cou. Elle n’en peut plus d’attendre. Alors elle vient se coller contre lui. Presse son corps contre le sien, l’enserre de toutes ses forces par peur qu’il ne s’éloigne. Elle pose finalement ses lèvres à la base de son cou. Ca le rend fou. Aussi, il empoigne ses fesses sans prévenir, faisant en sorte qu’elle soit encore plus serrée contre lui. Puis ses lèvres s’emparent des siennes sans crier gare. Un long baiser s’ensuit. Durant lequel il en profite pour lui enlever sa jupe de grosse toile grise. Il frémit au contact de sa peau jeune et douce. Son désir enfle encore. Il lui devient impossible de le cacher. Et leurs mouvements sont de plus en plus maladroits à mesure qu’ils apprennent à se connaître. Ils se déshabillent entièrement. Impatients qu’ils sont de sentir l’autre. Elle n’en croit pas ses yeux. Un tel corps ne peut être réel. Aucune cicatrice, aucune ride, aucune imperfection. Rien qui ne vienne gâcher la musculature de son corps, sculpté à la perfection. C’est à peine si à présent elle va oser le toucher. Voyant cela il rit doucement puis prenant sa main il la guide vers son sexe enflé par le désir. Elle hésite un instant mais finit par le caresser en douceur. Lentement d’abord. Elle veut profiter pleinement de chaque moment. Et pour cela elle souhaite prendre tout son temps. Pourtant lui aussi veut la posséder, et sa patience mise à rude épreuve ne cesse de s’étioler davantage. Sa bouche se fait plus ardente, ses mains plus exigeante. Le lit n’est pas loin, pourtant il ne peut attendre de la coucher sur les draps. Ses doigts descendent avec délice de plus en plus bas, jusqu’à sentir l’agréable moiteur signifiant qu’ils ont atteint le même degré de désir. Il s’empare alors de son cou tandis que ses doigts jouent avec elle. Des soupirs langoureux s’échappent, de plus en plus nombreux, de ses lèvres frémissantes. Ses mains tentent soudain d’arrêter la sienne. Elle ignorait jusqu’à présent qu’un tel plaisir était possible. Et ce n’est qu’un début. De cela elle n’en doute pas. Il stoppe un instant. Son but n’est pas de l’effaroucher mais au contraire de la conduire aux limites du plaisir le plus extrême. Pour cela il la conduit alors au bord du lit. La fait s’allonger sans la brusquer. Il sent que tout ça est trop nouveau, que s’il écoute uniquement son envie il risque fort de l’effrayer. Alors il s’allonge lentement à ses côtés tout en laissant ses mains explorer son corps de femme. Il se refuse à la brusquer même s’il n’en peut décidemment plus d’attendre. Son plaisir doit être à l’unisson du sien. C’est cela sa volonté. Finalement il sent son cœur ralentir. Mais il la laisse venir à lui. Attendant avec impatience de sentir à nouveau ses mains sur lui. Ce qui ne tarde pas à arriver. Du bout des doigts d’abord elle recommence à caresser ce corps étendu sur le lit. Les baisers qu’il ne cesse de lui donner finissent par lui être rendu au centuple. Toutes ses peurs sont oubliées. Ses mains se décident à inspecter chaque recoin de l’être qui la caresse. Elle semble particulièrement apprécier la rondeur de ses fesses. Leurs deux corps se rapprochent, leurs mains et leurs langues jouent un étrange ballet. Bientôt il sent que c’est le bon moment. L’instant idéal pour venir en elle. Elle se cambre contre lui. Acceptant avec délice ce plaisir intense qui lui est offert. Jamais encore elle n’avait goûté à autant de bonheur et de plénitude à la fois. Le va-et-vient de leurs corps s’intensifie à l’unisson.

Ils finiront par atteindre l’orgasme en même temps.

Il reste toutefois allongé un moment sur elle. Savourant le plaisir de sentir son odeur d’après l’amour. Écoutant son cœur se calmer lentement. Ensuite il s’allonge tout contre elle. Aucun d’eux n’a parlé encore. Ils n’en ressentent pas la nécessité. Lui, s’étonne de ne pas l’avoir tué. Elle, elle respire son odeur, profite de ces instants d’intimité, effleure nonchalamment son corps en train de s’assoupir. Elle n’a pas envie de dormir mais entendre son souffle ralentir l’apaise plus qu’elle ne l’aurait cru possible. Les rêves de son compagnon sont les plus paisibles depuis longtemps. Très longtemps. Tout à coup son bras vient l’enserrer, l’obligeant à se rapprocher de plus près. Ce qui ne la dérange aucunement. Et c’est ainsi que dans ces bras étrangers elle va s’endormir, sans cauchemars, pour la première fois de sa vie.