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La thérapie de Lilith
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Journal de la mort 1

Journal de la mort 1

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PROLOGUE :

Roumanie, 04 Octobre 2011

La terre a sombré dans le chaos. Les explosions de toute part ne sont rien en comparaison des viols, des carnages et du cannibalisme qui s’installent dans chaque recoin des villes. Il paraît qu’à l’Est se trouve le salut. C’est du moins ce que certains prétendent dans les rumeurs les plus folles…. J’ignore ce qu’il en est. Si la réalité est plus atroce encore je ne désire pas la connaître. Pourtant je n’ai guère le choix. Rester ici signifie mourir. Ou pire, devenir une des leurs…. Aussi je dois partir au plus vite. A la nuit tombée.

Roumanie, 16 Octobre 2011

Deux jours se sont écoulés depuis la dernière fois. Hier il me fût impossible de trouver un coin suffisamment tranquille pour prendre le risque de me reposer ou même d’écrire. J’ai dû me dissimuler beaucoup plus tôt que prévu. Hier, ils sont sortis vers 16 heures. Soit trois heures de plus qu’avant-hier. Le soleil rasait alors encore l’horizon, pourtant cela ne les a pas arrêtés. Ils deviennent davantage imprudents de jours en jours. Et cela restreint ma possibilité de cheminer longuement en plein jour. D’après mes calculs il me faudra certainement plus de trois ou quatre jours supplémentaires pour parvenir jusqu’aux abords de Iasi. C’était la troisième grande ville du pays. A présent elle est probablement la plus grande ruine que je rencontrerai sur mon chemin. Je serai obligée de la traverser. Et si je réussi à y survivre, je pourrai sans doute atteindre la frontière. Et les contrées froides de la Moldavie.

Oui, le temps a suivi le même processus que la destruction du monde. Il s’est détraqué, et à présent le froid règne sur la totalité de cette partie du monde. En est-il de même ailleurs ? Je voudrais partir vers la France, pays dans lequel j’ai grandi toute mon enfance, mais là-bas je n’ai aucune certitude alors qu’à l’Est doit se trouver un asile pour les rescapés. Je sais combien c’est stupide de ma part d’attacher tant d’importance à idée aussi illusoire, pourtant il faut que je continu à croire à quelque chose, n’importe quoi, sinon je n’aurai plus rien d’autres à faire que m’asseoir et attendre la mort. Je refuse de finir ainsi. Si je meurs qu’au moins ce soit avec honneur.

07 Octobre 2011

J’ai dû me terrer toute la journée. Impossible de trouver un recoin qui ne soit pas infesté par ces saletés. Le soleil a refusé de se lever. Je reste cachée. Ces mots ne sont peut-être même pas lisible, mais j’ai peur d’allumer ne serait-ce qu’une bougie. Si le soleil ne revient pas demain j’ignore comment je ferais…ce que je ferais….

08 Octobre 2011

J’ignore depuis combien de temps je n’ai pas mangé. Était-ce il y a dix jours ou seulement deux ? Je ne sais plus. Je sais que bientôt mon odeur les attirera. Un corps qui a faim et qui ne voit plus la lumière du jour se décompose lentement mais finit par avoir une odeur particulière.

Demain sera sans doute mon dernier jour en tant qu’être humain.

Adieu